Question 33 : L’analyse de l’activité d’une entreprise au travers de son compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ?
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Question 33 : L’analyse de l’activité d’une entreprise au travers de son compte de résultat suffit-elle au banquier pour apprécier objectivement son risque ?
Introduction
Le compte de résultat est un document qui récapitule les soldes des comptes de produits et de charges d’une entreprise sur une période donnée, qui est généralement un exercice de 12 mois. Il s’agit du film de l’entreprise sur une année N contrairement au bilan qui lui est une photo à un instant T du patrimoine de l’entreprise.
Ce document est nécessaire au banquier pour effectuer son analyse de risque, mais suffit-il à une appréciation objective du risque?
Nous verrons dans un premier comment le compte de résultat est indissociable de l’analyse de risque, pour dans un second temps démontrer que d’autres éléments s’imposent au banquier pour prendre une décision objective.
1ère partie : Le compte de résultat indispensable…
a/ L’analyse détaillée
On retrouve donc dans le compte de résultat la rentabilité dégagée par l’activité de l’entreprise avec différents niveaux :
• le résultat d’exploitation : il mesure la performance commerciale/industrielle de l’entreprise. Il permet de connaître sa véritable rentabilité.
• Le résultat financier : il se rapporte directement à l’activité d’endettement et de placement de l’entreprise (intérêts d’emprunts et plus-values sur cession de valeurs mobilières de placement par exemple)
• le résultat exceptionnel : il recense comme son nom l’indique les évènements exceptionnels et donc non récurrents qui ne sont pas liés à l’activité de l’entreprise (cession d’actif, procès…)
Ces trois résultats auxquels on déduit éventuellement l’impôts sur les bénéfices et la participation des salariés nous indique si l’entreprise a réalisé un bénéfice (résultat positif) ou une perte (résultat négatif).
b/ Les Soldes Intermédiaires de Gestion
L’analyse précédente n’étant pas suffisante pour apprécier la façon dont le résultat a été construit, il convient de fractionner le compte de résultat en groupes de produits est de charges de même nature, qui permettront de calculer des étapes dans la formation du résultat : il s’agit des SIG.
• le chiffre d’affaires : il montre l’importance de l’entreprise par le volume des affaires réalisées sur l’exercice.
• la production de l’exercice : c’est la production totale de l’entreprise sur l’exercice (vendue, stockée et immobilisée).
• la marge commerciale : elle représente la différence entre les ventes de marchandises et le coût d’achat des marchandises vendues. Elle peut traduire le pouvoir de négociation de l’entreprise au près de ses fournisseurs et clients. La comparée entre entreprise de même secteur d’activité permet de se situer par rapport aux concurrents.
• la valeur ajoutée : elle indique la richesse créée par l’entreprise du fait de son activité. La somme des VA constitue le PIB. La VA se calcule comme suit : production de l’exercice + marge commerciale - consommation en provenance des tiers (achats de matières premières stockés, variation de stock de matières premières, charges externes)
• l’excédent brut d’exploitation : il mesure la performance économique de l’entreprise réalisée par sa seule exploitation. Il s’agit d’un SIG important car c’est une mesure réelle de la rentabilité de l’exploitation. On l’obtient de la manière suivante : VA + subventions d’exploitation - impôts et taxes - charges de personnel. L’EBE doit être largement positif pour couvrir les amortissements, les provisions, les charges financières et dégager un résultat pour les actionnaires.
• le résultat d’exploitation
• Le résultat courant
• le résultat de l’exercice
• la capacité d’autofinancement : elle n’est pas une étape de la formation du résultat, mais elle permet au banquier d’apprécier la marge de manoeuvre dont dispose l’entreprise pour faire face à ses besoins de financement. La CAF peut se calculer à partir de l’EBE ou du résultat.
Ces SIG vont permettre au banquier d’analyser la rentabilité de l’exploitation de l’entreprise ainsi que déterminer sa capacité à faire face à une charge de remboursement supplémentaire.
2ème partie : … Mais insuffisant à l’évaluation objective du risque par le banquier
a/ L’analyse de l’environnement économique d’une entreprise
Tout d’abord, avant de se plonger dans les chiffres, il sera nécessaire de prendre une certaine hauteur sur l’entreprise de manière à obtenir un point de vue global sur son environnement, son organisation et son fonctionnement.
1/ Définir l’identité du client
• L’historique (création, reprise, entreprise familiale)
• La forme juridique (société, EI)
• L’évolution et le contrôle du capital
• L’implantation géographique
• L’organisation
• Le dirigeant : profil, âge, expérience, régime matrimonial, problématique de succession en cas de décès, son patrimoine personnel, sa stratégie…
2/ L’analyse de l’activité
• Produits : caractéristiques, répartition de l’activité, position du produit sur le marché
• Positionnement de l’entreprise dans sa filière: notoriété, niveau de qualité
• Marché : état du marché (en croissance, stagnant, en baisse)
• Niveau et pression de la concurrence: nombreuse, faible,…
• Clients : types de clients, délai et mode de paiements, qualité des clients
• Fournisseurs : division du risque, délais de paiement accordé, qualité, sous-traitance
3/ Les moyens mis en œuvre
• Moyens d’exploitation : propriétaire/locataire, état du matériel, des immo, assurances nécessaires
• Moyens humains : nombre des effectifs et leur évolution, qualification, climat social
• Moyens financiers : fonctionnement du compte, les relations bancaires, les concours existants, sollicités, les garanties en place ou à prendre
b/ L’analyse de la structure financière grâce à un document comptable: le bilan
Le bilan est la photographie de la situation de l'entreprise à une date donnée en fin d'exercice.
Il traduit ce que l'entreprise possède (l'actif) c'est à dire ses moyens de production, ses biens, et ses créances sur les tiers, et ce qu'elle doit (le passif) c'est à dire l'ensemble des ressources dont elle dispose.
Par exemple, il sera possible de constater grâce à ce document si le fond de roulement assure à l'entreprise les ressources nécessaires et suffisantes pour faire face à ses besoins de financements nés du cycle d'exploitation (le BFR). Si le FDR est suffisamment important pour assurer une marge de sécurité à l’entreprise.
Conclusion
Il est entendu que le compte de résultat est un élément indispensable pour un banquier afin d’analyser le risque qu’il prendra a octroyer par exemple un concours à un de ses clients professionnels. Il offre en effet une vision stricto financière de l’analyse de risque. La prise en compte du patrimoine de l’entreprise et les différents ratios résultant du bilan ainsi qu’une connaissance de l’environnement économique de l’entreprise donnera de l’objectivité à l’analyse de risque.
Annelyse- Messages : 55
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